Je me raconte

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                            maison_de_mon_enfance.jpg (26055 octets) (maison paternelle)

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  Avril, mois qui me vit naître.  J'étais le huitième enfant de mes parents. Bébé braillard qui tenait toute la maisonnée en alerte jours et nuits. Ce que j'ai pu en entendre parler de cette première année par mes aîné(e)s... Par mon grand frère Laurent, qui a dix ans me berçait des nuits entières pour laisser les autres dormir en paix. Ceci fit naître en lui un profond sentiment de protection qu'il a exercé à mon endroit pendant fort longtemps.  Par ma mère qui me disait avoir découvert la cause de mes pleurs quand j'ai pu être capable de me traîner et me gaver de tout ce qui me tombait sous la main. Et bien oui... le bébé était affamé.  Ma mère consultait le médecin qui lui conseillait de couper mon lait avec de l'eau parce que je digérais mal!!!  On m'affamait de plus en plus. C'est sans doute de cette période de ma vie que me vint le profond sentiment que la plus habilité à s'occuper de moi; c'était moi-même.  Voilà pourquoi je traîne une réputation de personne indépendante.

Ma mémoire me ramène très peu de souvenirs de ma petite enfance.  Sinon une enfance insouciante parsemée de joies et de peines, rien de dramatique. dans_les_fleurs.jpg (28669 octets) (jolies fleurs , admirées par Johnny et moi)

De vagues images de mon grand-père paternel revenant du village à pieds et s'arrêtant chez son fils pour laisser un sac de friandises aux petits-enfants.

Souvenir d'un petit matin frisquet d'un 21 septembre 45 où je fus sorti du lit aux petites heures pour me rendre avec mes sœurs chez  la grand-mère paternelle Florina, grand_mere.jpg (11326 octets)  (la grand-mère en question) à la ferme voisine, maison_Gironne_jr_1.jpg (21516 octets)  maison_Gironne_jr_2.jpg (14232 octets) à cause de la naissance imminente d'un autre bébé.  L'avant dernière de la famille.  J'avais 4 ans et quelques mois et j'avais trouvé très difficile de devoir affronter la température automnale aux aurores.  Je nous revois marchant, frissonnantes; dans une brume épaisse, pour finalement retrouver un bon lit douillet grâce aux bons soins de notre bonne tante Joséphine.  

Un autre fait marquant fut  mon entrée à la petite école du rang. ecole_1.jpg (53656 octets)  Je tenais la main de ma grande sœur  Lucienne. Dès mon entrée dans la classe; je m'en allai tout droit trouver la maîtresse assise à son pupitre et son beau collier de perles m'impressionna tellement que je n'ai pu résister à la tentation de jouer avec ces perles si belles. Dans l'année, je trouvai difficile de me faire taper sur les doigts pour corriger la mauvaise habitude d'écrire de la main gauche.  L'apprentissage de la droite pour un gaucher... ne vient pas facilement.  (confirmation) Le jour de ma confirmation, la cérémonie apporta le prêche du monseigneur Rhéaume qui présidait. Sa voix était monocorde et monotone... je m'endormis et n'eut été de la réaction d'un prêtre, R. P. Laniel ; je serais tombée en bas du banc d'église. Lors de ma confirmation  nous avions reçu un missel de l'évêque.  J'ai vécu une période de piété fervente en lisant tout les évangiles.  Le début des évangiles:  En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples... , avait une très grande influence sur moi.  J'aurais pu trouver plus mauvaise lecture.

Les années de mon primaire; j'arrivai bonne deuxième pour les trois premières parce que nous étions 3 élèves, Yvon Sarrazin , Rita McGuire et moi formions la division; et bonne dernière pour les quatre suivantes.  Il faut dire qu'alors la division se composait de deux élèves.  L'autre qui n'était pas moi :))) était un génie. Yvon a d'ailleurs diplômé ingénieur à la fin de ses études. Le seul ingénieur qui soit sorti du Rang de la Mine. :-)))  Je fus une grande timide durant toute mon enfance.  Je m'arrangeais pour passer le plus inaperçu possible.  Mes copines de classe; Claire et Marguerite Girard et Thérèse Bastien étaient mes aînées de quelques années. Durant les récréations, je placotais avec elles au lieu de partager les jeux des autres élèves. 

J'aimais l'école.  Les études ne m'étaient pas un fardeau.  Attentive au cours; je n'avais pas besoin d'étudier beaucoup.  Les deux mois de vacance se déroulaient paisiblement.  Maman m'occupait à diverses petites tâches et je participais à la cueillette des fruits sauvages, fraises des champs et bleuets. Mes vacances étaient égayées par la présence du cousin Claude et de sa sœur Laurette qui séjournaient chez grand-mère.  Ils venaient souvent nous visiter.  Ah! que le cousin fit battre mon petit cœur.  Les premiers émois amoureux restent inoubliables.  C'était anodin comme comportement.  Je n'ai jamais su si ces sentiments furent partagés.  Tout se passait dans nos regards.  Une seule fois, à son départ; je l'accompagné dehors parce que je devais rentrer une couverture, il m'adossa au mur de la maison. J'aurais sûrement reçu mon premier baiser si, moins farouche, je me fus adroitement esquivée et rentrai vitement dans la maison. 

J'eus trois institutrices pour mon primaire.  Marie-Thérèse Beaudry, la dame au beau collier de perles; m'enseigna la première année. Il y avait sept divisions dans la classe.  L'année suivante, la classe fut scindée en deux. Une classe comprenant les trois premières divisions ou premières années et la seconde les quatre dernières. Pour la 2ième et 3ième année, j'eus Cécile Cormier comme enseignante, tandis que sa sœur Hélène enseignait dans l'autre classe. Le mur mitoyen séparant les deux classes avait en son milieu un énorme poêle en fonte qui servait à chauffer les deux classes et le haut de l'école était occupé par le logis des institutrices. Ce poêle était juché sur des pattes et l'hiver nous déposions en dessous mitaines et tuques.  Ce mur troué ne favorisait pas l'insonorisation. La discipline y était telle que  nous étions rarement dérangés par les bruits.  Pour avoir une idée du genre d'enfants que nous étions, lors de la visite de Monsieur l'inspecteur; il nous demande combien d'orteils nous avions.  Tous les élèves se regardaient et aucun ne se levait, bien que sachant la réponse. Le mot orteil nous gênât... C'est dire à quel point nous étions prudes.  Finalement après beaucoup d'hésitations, j'eus le courage de donner la réponse ce qui me donna un beau livre volumineux comme récompense.  C'était un condensé de plusieurs histoires; il contenait des bandes dessinées, des réflexions, différents jeux etc... etc... Je me souviens encore du nom du personnage d'un conte :  Puck!!! .Ce livre me donna le goût de la lecture pour la vie.  Les quatre années suivantes me furent enseignées par Cécile Sarrazin tandis que sa sœur jumelle, Odile était titulaire de l'autre classe.  

Nous avions trois catégories de vêtements.  La première était ce que maman appelait les vêtements propres, pour les sorties du dimanche.  Ils n'avaient rien de bien spécial sauf qu'ils étaient peu usés parce que peu portés.  La deuxième était les vêtements portés pour l'école.  Toujours propres; mais plus usagés.  Au retour de l'école; nous devions en changer pour la dernière catégorie,  vêtements souvent rapiécés mais toujours propres.  À cette époque, comme j'avais le même gabarit corporel que ma sœur Claudette, je partageais avec elle les vêtements propres.  C'est dire que nous ne partagions pas les mêmes sorties .  Plus tard; à l'adolescence, nous avons possédé chacune nos vêtements personnels.  Était-ce pour camoufler le changement que maman décida de nous vêtir pareillement?  Les gens nous prenaient pour des jumelles.  Ce n'était pas toujours si évident.  Comme disait oncle Georges:  elles se ressemblent beaucoup, missoir; mais il y en a une plus belle que l'autre!  Nous n'avons jamais réussi à lui faire dire laquelle!.

Les soirées où grand-mère et tante Joséphine venaient nous visiter furent toujours très agréables .  J'aimais l'odeur que tante Joséphine dégageait .  Une odeur de propreté inoubliable.  J'ai en mémoire les courtes visites que nous leur faisions . Grand-mère m'intimidait beaucoup .  Je me souviens surtout des rassemblements familiaux du Jour de l'An . Pour la plupart d'entre nous ; ce fut là l'unique occasion annuelle de rencontrer oncles et tantes ; cousins et cousines .

Pour nos sorties dominicales ; oncle Georges en transportaient trois et le taxi Legrand se présentait pour le transport des autres.  Après la messe ; oncle Georges ne fut jamais pressé de revenir chez lui .  Il aimait aller placoter chez Hallé qui tenait un commerce . Le genre de commerce reste nébuleux dans ma mémoire .  C'était surtout un endroit pour hommes .  Nous attendions oncle Georges chez tante Marie , la sœur de papa qui demeurait juste en face de cet endroit .  Cette façon de nous transporter prévalue jusqu'à ce que Marcel eut sa première auto au début des années cinquante .

      Denise_a_12_ans.jpg (39096 octets) (communion solennelle)   La communion solennelle se faisait vers l'âge de 12 ans. Précédait la cérémonie, ce qu'ils appelaient "marcher au catéchisme". Tout se déroulait au village et nous demeurions à cinq milles du village. Ma mémoire ne me ramène rien de la façon dont je me rendais sur place.  Mon père ne possédait pas d'auto, un de nos voisins, Messieurs Bastien ou McGuire; reconduisant  leur enfant, devait me cueillir devant chez moi. Je me souviens que pour le retour; je faisais un bout à pied.  Accompagné de ma cousine Cécilia, je me rendais chez Gisèle, l'aînée de la famille; mariée depuis peu   Gisele_Remi.jpg (31635 octets)    et qui demeurait sur la route entre le village           et la ferme   . J'y attendais là,  la fin de la journée de travail de mon beau-frère Rémi qui venait me reconduire à la ferme après le souper.  La durée de l'exercice "marcher au catéchisme" était de 15 jours.  Nous devions répondre aux questions qui se trouvaient dans le catéchisme, questions que nous posait l'examinateur, en l'occurrence le curé de la paroisse, R.P. Létourneau  ou un des vicaires, R.P. Ménard. Finalement, j'ai eu la roséole durant cette période ce qui me fit manquer une semaine.  Je finis mes cours primaires ; la poursuite des études aurait demandé que je fus placé en pension au village et faute de moyen financier; les études se terminèrent.  Mon diplôme du primaire fut mon seul bagage pour affronter la vie. 

Novembre 1953; fut marqué par le décès de ma sœur Éliane.  Elle décéda le 26 novembre après une semaine de maladie.  Paralytique depuis son enfance, elle avait vécu sous les soins bienveillants de mes parents durant 17 ans .  Ce fut une dure expérience à vivre. L'exposition des défunts se faisant dans les maisons familiales; ce fut très éprouvant comme situation. Notre douleur fut partagée; certes, au prix d'une exhibition pas toujours souhaitée.  Les voisins et connaissances s'amenèrent à toutes heures du jour.  Plusieurs découvrirent à cette occasion que mes parents s'occupaient aussi d'une autre de mes sœurs paralytique cérébrale.  Ils vivaient ces épreuves sans émettre une seule plainte, courageusement et vaillamment.  Quel exemple pour nous! 

En juin 1954; ma sœur Lucienne se maria.  Au début de la soirée à la noce; le neveu du marié vint me faire une déclaration d'amour en règle en me soulignant que mon tour viendrait bientôt pour le mariage.  Bien que je connaissais depuis toujours ce jeune homme, il gâcha ma soirée.  Sa déclaration fit que je retournai à la maison dès que je pus.  À 13 ans; je n'étais vraiment pas prête à entendre semblable propos.

 Fini les études, je restai à la maison et je dus seconder ma sœur Claudette dans les travaux ménagers.  Maman nous faisait alterner dans les travaux.  Une semaine j'étais à l'entretien ménager; l'autre aux fourneaux.  À 13 ans; ce ne fut pas évident!  J'oubliai souvent de nourrir le feu et le dîner fut rarement prêt à l'heure.  Mon grand frère Marcel  Marcel_22_ans_cl.jpg (7185 octets) , vendeur de produits Fuller Brush, venait dîner à la maison et ne trouva pas comique de constater que le repas ne fut pas fin prêt.  Il dut se contenter bien souvent d'en-cas.

 J'étais totalement nulle pour les travaux de la ferme.  Les mois d'été où les occupations rurales étaient à leur plus fort; Claudette était appelée en renfort et je me tapais tout le travail de la maison.  La cuisinière chauffée au bois... n'allégeait pas la tâche.  Tout en vaquant aux travaux; à 1 heure p.m., je lavais la vaisselle en écoutant Raoul Follereau (l'apôtre des lépreux).  Je rêvais de partir pour l'Afrique afin de soigner les lépreux.  Tous les espoirs étaient encore permis de faire des choix personnels.  Mon destin allait être tout à fait différent de ce que je pensais qu'il serait.  Nos vies sont ce qu'elles doivent être.  Ni plus; ni moins.

Je connus ma première sortie pour le cinéma . Ce fut oncle Georges qui nous y emmena Claudette et moi .  Nous sommes allés voir le film "Geneviève de Brabant ".

La première fois que je me suis absentée de la maison pour une période qui devait être de deux semaines, fut pour un séjour chez ma sœur Lucienne.  Elle attendait son premier bébé.  Je m'ennuyai.  Je devais rester avec eux une quinzaine.  Je n'ai pas pu faire une semaine.  C'était en plein hiver, en février.  Mon beau-frère dû me ramener à la maison par un soir de tempête... J'étais bien honteuse de moi-même. 

Le 29 mai 1956; tôt le matin, j'étais à préparer le petit déjeuner quand j'entendis à la radio qu'une noyade était survenue sur le lac Lauzon, près de Blind River, Ontario.  Mes deux frères, Laurent et Marcel Missa.jpg (55938 octets)  travaillaient pour une compagnie de forage minier dans ce coin là.  Un doute effleura mon esprit.  Quelques minutes plus tard; je vis passer une auto sur la route et je reconnus le curé de la paroisse qui s'en alla à la ferme voisine où habitait toujours le frère de papa et sa sœur. Peu de temps après; je vis oncle Georges et le R.P. Létourneau venir trouver mon père qui était à fendre du bois dans la cour.  Quand je vis chanceler mon père; je courus avertir maman de mes soupçons.  C'est ainsi que nous apprîmes le décès de Marcel.  Des cinq occupants de la chaloupe, deux s'étaient noyés.  Laurent fut rescapé occupé qu'il était à secourir un copain qui ne savait pas nager; ils se cramponnaient à la chaloupe et furent secourus.  C'est en tentant de rejoindre le rivage que Marcel et son compagnon périrent.  Une autre dure épreuve pour la famille.  Laurent resta marqué à jamais par ce douloureux événement.  Après un certain temps; il tenta de camoufler ses tourments par une attitude gouailleuse qui ne me trompa jamais. 

Quelques jours après l'enterrement de Marcel,  Marcel_G.jpg (43244 octets) mes parents me conduisirent chez le médecin.  J'avais un œil complètement fermé tant la paupière était enflée.  Un poil du sourcil gauche repoussait du mauvais bord.  Résultat d'une épilation mal faite.  Je dus être opérée.  Mon père me conduisit à l'hôpital le matin.  Le Dr Godbout aurait aimé que je passe la nuit mais la visite de papa-maman et d'oncle Jos et tante Aurore en début de soirée fit que je repris le chemin de la maison à mon grand soulagement.  Je retournai au bureau du médecin quelques jours plus tard pour enlever les 2 points de suture. 

 Les saisons succédaient aux saisons.  L'hiver; période de dormance, nous vivions au ralenti.  Maman avec ses nombreuses occupations , la tenue de maison, la couture, le tricot, le soin aux deux handicapées.  Elle mettait ses enfants à l'œuvre pour suppléer son manque de temps pour voir à tout.  Papa s'occupait des animaux en hibernation dans l'étable.  Son travail augmentait dès le premier vêlage d'une de ses vaches.  La traite du lait commençait. Au premier jour du printemps; le troupeau au complet était à traire et ça coïncidait avec la préparation de la terre pour recevoir les semences.  Il avait, dès la fin mars, semé en couche chaudes les graines de concombres; tomates et autres légumes.  Quand le temps plus chaud arrivait, il transplantait dans le jardin et complétait les semences. Arrivait le mois de juin et les bonnes grosses fraises qu'on devait cueillir pour la vente.   Les  gens des alentours se présentaient à la ferme de la fin du printemps jusqu'à tard l'automne pour l'achat de bons légumes frais. Puis venait le temps de la fenaison           Toute la famille faisait sa part. Les aînés, même s'ils étaient mariés, participaient joyeusement quand ils le pouvaient.  Ensuite la récolte des légumes arrivait.  Quelques ventes aux gens des alentours , mais la totalité de la récolte, ou presque, était vendu à un acheteur en gros, Sam Schubb; qui écoulait les denrées dans les marchés des villes. Ces occupations nous amenaient à l'automne avec la coupe du blé et le battage des grains; tandis qu'à la maison maman s'occupait de remplir les réserves de confitures, gelées, marinades et conserves de toutes sortes.  L'hiver était à nos portes.    sciage_de_bois.jpg (48496 octets)   (vue côté ouest) Nos hivers se vivaient avec des occupations diverses.  Enfants, l'espace ne manquait pas pour la construction de bonhomme de neige, de fort pour les batailles avec les boules de neige.  Nous ne possédions ni traîne, ni ski, ni patins.  Qu'à cela ne tienne; nous avons inventé le "crasy carpet" avant son temps. Nous démontions les grandes boîtes de carton qui arrivaient à la maison par le biais des provisions et elles nous servaient pour nos glissades dans les pentes neigeuses de la montagne.  Dès l'âge de 12 ans; maman nous mettait à la confection de notre trousseau de mariage!  Ce que je connus fut surtout la broderie de nappes, essuie vaisselle et couvre-lit. Je fus initiée au tricot... au grand dam de ma mère de qui j'empruntais le tricot.  Quand elle reprenait son tricot, j'avais droit à un sermon.  Elle devait défaire mon ouvrage parce que la tension de mon tricot était différente de la sienne.  Ce fut le temps où nous nous amusions à monter les casse-tête; nous apprenions divers jeux de cartes et surtout le temps où mon grand frère Laurent m'initia aux mots croisés... il m'installa avec le dictionnaire et je lui cherchais ses définitions de mot.  Les mots croisés devinrent une vraie passion pour moi. 

C'était de cette façon que se déroulait la vie agricole des années 40-50.  Ni pire; ni mieux que ce que vivaient des milliers de nos contemporains.  Une vie besogneuse au gré des saisons. Des dimanches qui ressemblaient à celui -ci  dimanche_p.m._chez_Louis_co.jpg (38977 octets)  dimanche_chez_Louis.png (523890 octets)  dimanche_chez_Louis_suite.png (541058 octets)  partie_badminton_suite.jpg (61943 octets)    partie_de_badminton.jpg (68059 octets)      (vue côté est-sud-est)           À l'époque; les dimanches constituaient une pause obligée dans nos vies qui étaient fortement régies pas le clergé.  Cela nous permettait d'évacuer la fatigue et de retrouver l'énergie pour recommencer les travaux.  Nous prenions la pose pour des visiteurs .famille_Louis_1957.jpg (216984 octets) photo prise en août 57, par le frère du mari de l'aînée de la famille. Je revenais d'un séjour d'un mois chez ma sœur Gisèle. J'avais pu y demeurer sans ennui.  Elle avait quatre enfants.  J'avais donc de quoi m'occuper.  Et je fus malade un 4-5 jours.   J'eus une infection à la gorge.  Forte fièvre, gros maux de têtes et complètement aphone.  Je dus faire un abcès quelconque parce que quand je me remis sur pied; m'arriva dans la bouche une matière spongieuse verdâtre qui avait la forme d'un quartier d'orange.  Je crachai dans un mouchoir le montrai à ma sœur qui me dit: va jeter ça dans la toilette et laves-toi les mains.

Voilà, ce que fut ma jeunesse. 

Année 57;   Denise_ete_57.jpg (42568 octets)  dernière année où j'ai pu profiter de mon intégrité physique... si on avait su ce qui m'arriverait l'année suivante; les parents auraient sans doute consenti à me laisser vivre plus intensément ma jeunesse.  J'aimais danser et je n'ai dansé qu'un soir dans toute ma vie.  Juste assez  pour me rendre compte à quel point ça serait devenu une passion si les occasions de danser s'étaient présentées plus souvent.  Mon dernier Noël vécu en pleine santé.   4_filles_a_Louis.jpg (25458 octets)   (photographiée avec mes trois sœurs aînées, Gisèle, Lucienne et Claudette).      (vue côté sud)    nieces_et_Poppy.jpg (71311 octets)    (vue côté nord)  ferme_familiale.jpg (32882 octets) (ferme familiale)   Je vécus un hiver calme, routinier.  Le printemps fut habituel.  Un bel été, toujours ponctué par le pèlerinage du 15 août à la grotte chemin_grotte.jpg (78302 octets)  dédiée à la Vierge sainte_viarge.jpg (62529 octets)  et puis survint la fatalité!

 

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