Je me raconte XI I II III IV V VI VII VIII IX X XII XIII XIV
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Le début de l'année 69 se vécut paisiblement . Nous avions un tout petit ![]() ![]() Un peu plus tard arriva Laurent venu consulter en orthopédie pour un mal de dos qu'il traînait depuis un accident de travail . On l'hospitalisa . André se rendit le visiter et Laurent lui confia une somme d'argent à garder chez nous jusqu'à sa sortie . En revenant à la maison , André s'accrocha les pieds dans le seuil de porte d'une taverne et à son arrivée , il me remit ce qui restait de l'argent de Laurent . Quand Laurent eut son congé , je lui expliquai ce qui était arrivé et lui jurai que son montant lui serait remboursé . Ce que je fis au début de mois suivant . Ce fut très difficile à vivre . Le budget était tellement serré ... nous finissions nos mois grâce aux "batches" de fèves au lard que je faisais parce que je me tenais toujours des fèves sèches en réserve et un sac de farine et de la levure pour confectionner du pain . Nous passâmes le mois complet à ce régime . Quelques mois plus tard ; nous vîmes arriver Gisèle et Rémi . Elle venait pour l'examen de contrôle annuel . L'année précédente ; lors de son hospitalisation , le beau-frère me disait : Que le bon Dieu me la laisse pour qu'on puisse fermer le livre !!! Je la revis enceinte de sa dernière !!! Ben coudon... ils avaient décidé d'écrire une nouvelle page , faut croire . L'initiation du fiston à la propreté se fit ; il était content quand nous le félicitions . L'été vint ; nous passions nos après midis dehors . Je ne pouvais pas me rendre très loin . L'espace commun entourant les immeubles étant bien aménagé , nous nous trouvâmes un coin tranquille . Fiston s'amusa avec le dernier cadeau de son parrain . Les jours d'été, la jeunesses du HLM n'avait pas beaucoup de loisirs à leur disposition. Il y avait de petits taquins qui s'amusaient dans les ascenseurs de l'immeuble. Un de leur plaisir était de sonner à l'appartement situé en face de l'ascenseur. C'était notre cas. Après un certain temps; mon mari en eut assez et se mit à faire le guet. Ce fut difficile d'en attraper un. Il semblait être deux ou trois à faire le coup. Un retenait la porte de l'ascenseur pour permettre à l'autre de s'y réfugier après l'acte répréhensible. Un après midi mon mari fur plus vite que le jeune et l'agrippa par un bras et le rentra dans le logis. Inutile de dire que ses compagnons le voyant attrapé fermèrent la porte de l'ascenseur et déguerpirent. Mon mari fit asseoir le garçonnet de 7-8 ans maximum et me regardant me dit: Qu'est-ce qu'on fait avec? On appelle la police? L'administration, afin de rejoindre ses parents? Le petit garçon tremblait comme une feuille et disait: Non, monsieur; je vous en "soupplie", faites pas ça. Laissez-moi partir; je ne le referai plus. Après un bon 15-20 minutes de tortures, on le laissa filer. Nous eûmes enfin la paix. Maman arriva pour une autre visite au spécialiste pour sa jambe atteinte d'ulcères variqueux . Elle était accompagnée de Lucienne et tante Pauline . Nous pouvions accommodé deux personnes pour le coucher . Tante Pauline partait pour ailleurs dès le lendemain ; Lucienne se fit un lit des deux coussins du divan lit . Maman et Pauline partagèrent le divan lit . Le lendemain soir ; Lucienne put prendre la place de tante Pauline dans le divan lit . Quand elles furent prêtes pour leur retour ; elles nous convainquirent de les accompagner pour aller passer quelques semaines parmi les miens . Nous partîmes en espérant qu'on ne perdrait pas le relogement attendu depuis la naissance du bébé . Tous les mois en allant payer le loyer , mon mari faisait la demande de relogement . Nous avions tellement hâte que le petit ait sa propre chambre . Voyant que les demandes faites verbalement ne donnait pas de résultats , j'avais fait une demande écrite le mois précédent et je sentais que les choses bougeraient cette fois-ci . Maman nous dit pour nous convaincre : C'est le temps des vacances ... vous pouvez prendre une chance . Ça m'étonnerait qu'on vous accorde un logement durant ce temps . Nous partîmes par autobus via Val d'Or . C'était le premier voyage avec le petit ... et il fut malade . Il fut pris du mal des transports . Ce qui le suivit pendant des années . Je dus prendre l'habitude de lui donner du Gravol avant l'embarquement pour les déplacements futurs . Au terminus de Val d'Or ; nous décidâmes de nous rendre à pied où habitait ma sœur Claudette . Ça ne représentait pas une très grande distance . Lucienne et mon mari trouvèrent très drôle de me voir aller ... je perdais mon jupon . J'arrivai chez ma sœur le jupon à mi-jambe . Nous nous rendîmes à VILLE MARIE quelques jours plus tard , pour y passer une quinzaine de jours fort agréable . Ce fut notre premier déplacement par autobus . Ça devint notre moyen de locomotion pour les années suivantes . Nous allâmes tous les étés ; passer une quinzaine chez mes parents . Ce qui nous permit de visiter les uns et les autres . Un dimanche après-midi au chalet à Noël ; À notre retour ; papa amena fiston à Terre des Hommes J'éprouvai toujours de la difficulté à m'adapter à un nouvel espace de vie . Chaque fois il fallut que je recrée mes habitudes pour arriver à fonctionner . J'arrivai dans un 4½ pièces . Enfin le logement offrit une chambre exclusive pour l'enfant . Il était temps après deux années d'attente . Peu de temps après notre arrivée ; nous reçûmes de la famille Masson le tricycle de leur plus jeune . Et fiston put se promener devant l'immeuble . Nous prîmes tout l'automne pour nous installer . Repeindre tous les appartements et décorer du mieux que nous le pouvions . Nous avons fait à notre rythme et ce fut entrecoupé par l'arrivée de maman qui vint encore consulté et fut hospitalisée dans un hôpital privé sur Sherbrooke coin St-Hubert. Nous eûmes aussi la visite d'Henri et Rémi installés pour un temps dans le nord de la ville . Ils suivaient des cours de perfectionnements à la centrale hydroélectrique de Rivière des Prairies . Mon mari tenta de se trouver un emploi. Après maintes démarches, rien n'aboutit. Alors comme je lui tenais la dragée haute avec l'argent du ménage (par nécessité; le budget était assez difficile à boucler, merci) et qu'il désirait avoir un peu d'argent de poche; lui vint l'idée de laisser son numéro de téléphone dans les boîtes à lettres des habitants des tours avec l'offre de coupe de cheveux. Il avait appris la coupe de cheveu dans l'armée et il avait exercé ses talents dans les camps de la Dew Line dans le grand nord. Il demandait deux dollars la coupe. Il réussit ainsi à se faire une petite clientèle. Surtout de personnes âgées et malades. Un jour, il reçut un appel d'un résident, coiffeur retraité qui le menaça de le rapporter au comité paritaire des coiffeurs/ses. Quand il sut que c'était pour aider plus qu'autre chose il fut satisfait. Il trouvait le coût demandé trop bas et il craignait que ça enleva des clients aux barbiers. Durant cette période je revis la petite sœur de l'Assomption qui me fit une visite surprise . Elle m'arriva par une fin d'après-midi . J'étais seule . Mon mari n'était pas revenu d'une de ses virées coutumières dans les tavernes . J'avais l'avant bras gauche tout bleui . Elle me regarda croyant sans doute que je me faisais battre par mon mari . Il fallut lui expliquer que c'était mon tout petit qui m'avait fait ça . J'avais pris l'habitude de m'amuser avec le petit chaque soir après souper . La veille je lui avais demandé de me donner des coups de ses petits poings sur cet avant bras . Ça le faisait rire . J'aimais tellement l'entendre rire ! Comme j'ai toujours marqué au moindre coup ; le lendemain je m'éveillai avec mes bleus . Mine de rien ; Sr Hélène J'avais un autre jeu avec mon fils.... il aimait comme tous les enfants s'amuser sur le lit . J'allais le trouver et après un certain temps ; je voulais me lever et lui ; me retenait par le bas de ma blouse ... et me voyant retomber assise sur le bord du lit ; il riait à gorge déployé. Il en disait des "caménés" ... petit mot qu'il employait pour souligner toutes ses émotions. Il aimait regarder la télé ... sa position préférée ; Depuis mon mariage ; mes sorties étaient très limitée . Je n'ai jamais pu marcher sur une très grande distance . Ce qui fait que j'étais confinée dans le logement et aucun des logements où nous avions vécu n'avait offert de balcon . Le seul moyen que j'avais pour prendre l'air était mes fenêtres . Mon mari eut la merveilleuse idée de me munir d'un fauteuil roulant pour mes sorties . Il en trouva une à la pharmacie Montréal ; à prix abordable puisqu'elle avait servi aux visiteurs de l'Expo International . Dès lors; je pus l'accompagner dans ses sorties. Nous fîmes nos magasinages ensemble , le petit assis sur moi . Nous attirions le regard des autres quelque fois tant nous étions chargés, surtout les jours où nous faisions l'épicerie . J'avais les sacs d'épicerie plein les bras et le petit se tenait debout sur les appui pieds . Ça valait un char allégorique !!! Plus tôt ; à l'automne , je vis arriver ma belle-sœur Françoise . La période des Fêtes se passa . Sr Hélène me téléphona peu après pour me demander si quelqu'un du club Kiwanis avait communiqué avec moi avant les Fêtes . Il n'en était rien . Quelques jours plus tard ; je vis arrivé un monsieur les bras chargés de paquets. Il apporta une petite traîne sauvage . Il y en avait !!! Avec les excuses du club de nous avoir oublié . Des jouets Tonka ... camions, autos , un petit chien sur roues qui se faisait aller la queue dans tous les sens , un téléphone jouet... etc... Je vécus l'hiver à ma fenêtre . Il y avait tellement de neige !!! Les employés déblayaient le stationnement et poussaient la neige devant nos fenêtres . Il y en avait à l'égalité des fenêtres . En après midi ; j'envoyais le petit jouer dehors et il se promenait devant la devanture du logis . Je le voyais disparaître de ma vue et quelques minutes plus tard il revenait et me faisait son boniment : bonjour, madame , ça va bien ? Il repartait pour revenir deux minutes plus tard et recommençait son boniment . Il arriva qu'un petit garçon de l'immeuble adjacent , Marino Garcia , l'accompagna . Ça le distrayait de son manège . Il prenait bien garde d'être longtemps éloigné de ma vue . Heureusement ! | ||
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