Je me raconte VI

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Avril 1962. J'atteignis enfin ma majorité légale.  Comment fait-on pour goûter à la liberté quand on est aussi démuni que je l'étais?  Je me vis prise à vivre chez mes parents.  Le cadre ne me convenait plus du tout.  J'avais vécu des expériences personnelles qui m'avaient amenées plus loin dans la vie.  Je ne pouvais plus me satisfaire de la vie que j'avais connue avant.  Quelque temps après mon arrivée; j'eus droit à un sermon de la part de ma mère sur ce que pouvait m'apporter l'avenir.  Je regrettai de devoir subir ça parce qu'elle ne pouvait prétendre connaître mon avenir pas plus que je la connaissais moi-même.  Je lui passai simplement la remarque, avec un certain culot, j'en convins; que j'étais maintenant majeure et que ce serait moi qui déciderais ce qu'il en serait de mon avenir en autant que je puisse décider de quelque chose .  On fait bien souvent avec ce que la vie nous offre .  Ça n'a pas rendu ma mère heureuse; parce qu'elle aimait être en contrôle. Avec regret; je soutins mon raisonnement et j'espérai que l'avenir pouvait être autre que celui qu'elle m'avait dessiné. Si dans le processus de l'évolution de l'humain les trois étapes suivantes:  à 2 ans l'enfant dit non; à 12 ans l'adolescent dit non, non; et à l'âge adulte, on dit non, non, non; sont dans la normalité, j'étais devenue une adulte. Heureusement; ce fut l'été qui se présenta avec toutes les occupations habituelles;  si bien que le temps passa sans trop d'ennui.

Arriva septembre; et dès les tous premiers jours je reçus la carte de l'Institut de Réhabilitation pour le rendez-vous.  Ce fut encore une fois oncle Jos et tante Aurore qui nous accompagnèrent.  Arrivé à l'Institut papa et maman entrèrent seuls dans le bureau du Dr Mongeau.  Je fus hospitalisée. Mes parents retournèrent dès le lendemain chez eux.  Le lendemain soir; bien avant l'heure des visites, un jeune patient vint me trouver me disant qu'un visiteur me demandait dans le hall d'entrée en bas.  Je descendis hésitante.  C'était la première fois que je me risquais à marcher seule sur une aussi longue distance.  J'étais encore très peu sure pour marcher.  J'avais toujours eu un accompagnateur dans mes démarches. Qui vis-je dans la salle d'attente près des ascenseurs?  Je fus très surprise... Après les salutations d'usage; il m'invita à prendre place sur  la chaise près de la sienne.  Je lui fis remarquer que je n'arriverais pas à me lever si je m'assoyais. Il me répondit:  je suis là pour t'aider. Il blagua sur le contenu de mes dernières lettres où je commençais à m'informer à propos de son âge et me taquina sur le vouvoiement que j'employais toujours à son égard. À 7 heures, nous montâmes aux étages.  Je m'assis sur le bord de mon lit et lui prit la chaise.  Quelques minutes plus tard; je vis quelqu'un pénétrer dans la chambre. Je pensais que c'était un visiteur pour ma voisine. J'aperçus le physiothérapeute qui m'avait traité à l'été 60 et qui courtisait toutes les patientes.  Vêtu comme une carte de mode.  Je vis qu'il venait me faire une visite.  Voyant que j'était en compagnie d'un homme; il pivota sur un talon et sortit de la chambre.  Je ne sus jamais quelle intention il eut.  N'étant pas sous ses soins; quand nous nous croisions dans les corridors ou dans les salles de physio, il m'évita.

Commença quelques exercices pour m'entraîner à me lever seule d'une chaise. Ce fut intensif.  Le nouvel Institut était beaucoup mieux équipé en appareils. Il y avait une grande piscine.  C'est surtout là que se déroula mes traitements.  L'eau facilitait les mouvements.  La thérapeute installa une chaise dans la piscine et je fis mes pratiques.  À l'extérieur de la piscine; j'arrivai à me lever d'une chaise pourvu qu'elle soit près d'une table.  En agrippant d'une main la table et de l'autre en poussant sur le siège de la chaise je parvins à me soulever et finalement me lever.  

 Je sentis que l'équipe médicale se préoccupait de mon avenir.  Ce ne fut jamais discuté... les professionnels avaient deviné que je ne pouvais plus me satisfaire de la vie qui avait été mienne. Je revus le psychologue pour un nouveau test QI.  Dans l'entretien qui suivit; il mentionna que je pouvais retourner aux études.  Ça m'intéressa grandement.  Ils prirent  des renseignements pour savoir si ça pouvait se faire dans ma région.  Ça s'avéra impossible.  Il me demanda si je consentais à m'installer à Montréal.  Je répondis affirmativement et les démarches se firent par le biais des services sociaux de l'Institut.  

Le psychologue me trouva des aptitudes pour devenir psychologue; il devait prêcher pour sa paroisse , ou bibliothécaire.  Ces deux disciplines demandaient un trop long temps d'études.  Il fallut que j'obtienne le diplôme du secondaire; qui à l'époque était désigné comme le deuxième cycle. Ce qui représentait 4 années de cours:  8ième; 9ième; 10ième; 11ième plus une année supplémentaire si on m'avait orienté vers le cours classique pour accéder à l'université. À 21 ans... on trouva que j'aurais été trop âgée à la fin de mes études.  De nos jours; un tel raisonnement serait risible.  Au début des années 60; il l'était beaucoup moins.  Je fus donc orientée vers les emplois qu'occupait la majorité des femmes.  Institutrices ou infirmières ne pouvant être envisagé comme travail; le psychologue ne trouva que le secrétariat.  

Je continuai mes entraînements le jour et tous les soirs ou presque; je vis arriver André.  Ce qui permit de faire plus ample connaissance.  Je découvris un être foncièrement bon, délicat, réservé, prévenant.  J'appris qu'il était de vingt ans mon aîné.  Cet écart d'âge ne me plut  guère. Comme il était d'une politesse exemplaire et que je le sentis pointilleux sur ce point là; je n'abordai jamais le sujet avec lui. Je laissai les choses aller.  Sa présence était loin d'être désagréable. Au cours de ses rencontres; il me raconta sa vie. Suite à un accident automobile en 1958, sa condition de vie n'était guère florissante.   Nous étions dans la même situation finalement.  Sa jambe fracturée lors de l'accident lui causait encore bien des difficultés.  L'ankylose de son genou était embarrassante.  Il se déplaçait à l'aide d'une canne.  Ce fut sans doute le désœuvrement qui le poussa à s'intéresser à moi.  Comme les services sociaux de la ville l'avait placé sous tutelle; j'en déduisis qu'il n'arrivait pas à s'administrer. Je vis qu'il avait l'estime de soi à zéro.  Qu'est-ce qu'il l'avait conduit dans cet état?  Sa présence fut très assidue.  Les fins de semaine, samedi ou dimanche,  accompagné de sa mère et son beau-père ; il m'offrait une balade dans la ville.

Je réussis après deux mois et demi à me débrouiller convenablement.  On continua les démarches pour me caser en quelques part pour commencer mes études.  On me donna mon congé. Le Dr Talbot m'avisa que ma réhabilitation se terminait.  Qu'il gardait mon dossier ouvert pour quelques années encore .  Que je pouvais le contacter en tout temps si le besoin se présentait .  Il m'avertit qu'il me convoquerait pour un suivi dans six mois.  Je me retrouvai encore une fois chez Gertrude Vaillant , en attente.  Chère Gertrude; elle fit plus que sa part pour m'apporter son aide.  Heureusement ; ça ne tarda pas trop.  Je reçus un appel de l'Institut me donnant les coordonnés suivantes:  je devais me présenter chez les Parachuk sur la rue Châteaubriand où je pensionnerais et commençai ma huitième année scolaire  au Collège Lecavalier-Larocque situé sur la rue Faillon coin St-Hubert.  Ici se termina mes quatre années de traitements médicaux.  Je fus mise sur le chemin de l'autonomie.  

Le lendemain après-midi; Gertrude et moi prîmes un taxi et nous présentâmes chez les Parachuk .  Ma valise ne contenait pas grand chose!  Les vêtements de base , une jupe et une blouse , mon pyjama , quelques produits de toilette .  Pauvrement équipée la pauvre !!!  La dame nous accueillit , me montra la chambre située sur le devant avec fenêtre sur la rue Châteaubriand .  Gertrude me quitta et je restai seule avec la dame et son petit-fils de 4 mois ; le bébé de sa fille Louise qui se trouvait à son travail.  

Le logement était typique .  Un grand 7 ½ pièces.  La chambre des maîtres était la seule pièce fermée , ainsi que la petite et mal foutue chambre de bain .  Toute les autres pièces étaient ce qu'ils appelaient des salons doubles .  C'est à dire que les cloisons séparant les pièces avaient en leur milieu des ouvertures que j'appellerais portes d'arche .  On y installait un rideau épais pour garder l'intimité . Le jour ; la dame ouvrait ce rideau pour permettre la présence de la clarté du jour.  Je jasais avec Mme Parachuk et son mari arriva de son travail .  Il était de descendance ukrainienne .  La dame était native de Rouyn-Noranda .  Leur garçon Raymond revint de ses cours . Arrivèrent ensuite les deux filles , Louise et Johanne de leur travail respectif .  La maisonnée comptait aussi le chat Sexy et le chien Ti-Loup .  

J'aurais bien aimé payer ma semaine de pension ; sauf que je n'avais pas la somme demandée . Je savais que je devais payer $18.00 par semaine ; logée , blanchie , nourrie .  La dame étant au courant de ma situation , compris .  Cependant dans les jours qui suivirent , je téléphonai au service social de l'Institut pour apprendre que tous les frais seraient couverts par le ministère de l'éducation , service des programmes d'aide pour personnes handicapées .  On m'allouait $3.00 par jour .  Si je manquais un jour de classe , on m'enlevait $3.00 .  Je compris que j'avais intérêt à être assidue aux cours .  Comme j'avais très peu d'argent ; la travailleuse sociale me dit qu'elle ferait des démarches pour un dépannage .  Dans les jours suivants ; elle me téléphona pour m'avertir que l'organisme L'Aide aux Immigrés pouvait couvrir mon premier mois de pension mais qu'il fallait que je rembourse dès que je recevrais l'argent du gouvernement .  Je devais aller chercher le chèque sur place ou ; envoyer quelqu'un .  André s'offrit et le lendemain soir je le vis arriver avec un sac de voyage à la main . L'organisme d'aide donnait ce sac à tous ceux qu'elle aidait.  Il contenait divers articles de toilette , du papier à lettre et d'autres articles d'utilité courante . À chaque vendredi matin , je sortis de ma chambre avec l'argent de ma pension en main que je remettais à la dame .  

Ma garde-robe n'était pas très garnie .  Que ma jupe brune et ma petite blouse fleurie verte et blanche . Mme Parachuk me donna un costume beige appartenant à Louise et que celle-ci ne portait plus .  Quelques semaines plus tard ; je reçus un colis plein de vêtements confectionnés par ma mère et sa sœur , tante Aurore .  Dans une jupe ; je reconnus le beau costume gris que tante Aurore avait donné et qui me fut désigné vers mes 14-15 ans .  Je pus me vêtir convenablement pour la classe .moi_en_63.jpg (35494 octets)

J'arrivai à mes cours en pleine période d'examens .  Après 8 années d'arrêt dans les études , je me retrouvai complètement perdue dans toutes les matières sauf le français .  Les mathématiques me redevinrent familières après quelques cours . Je parlai à la titulaire de la classe et elle comprit mon point de vue ; de me laisser faire les examens et de ne pas inscrire mon résultat au bulletin .  J'étais rouillée pas à peu près .  Je me retrouvais sur les bancs d'école avec des adolescentes .  J'eus de la difficulté à m'adapter .  D'autant que la majorité était à ce collège parce qu'elles avaient des problèmes de comportements . J'en ai vu une se battre avec les professeurs .  Je trouvai les premiers mois pénibles .  Ça faisait beaucoup de changements dans ma vie .  Un nouveau milieu de vie , le retour aux études , m'adapter à ces ados turbulents , à la famille qui m'accueillit , à mon ami qui ne me laissait aucun répit... tous les soirs je le voyais arriver et les fins de semaine... dès après le dîner pour le reste de la journée .  Il lui arriva qu'on lui demande de passer le samedi ou le dimanche avec sa mère encore fragile suite à son ACV , quand son beau-père avait des engagements dans son métier de comédien.  Il m'invitait à aller passer la journée avec eux .  Ceci me permit de connaître sa famille .

Un soir , il m'arriva plus tard qu'à son heure habituelle.  Il était dans un état d'ébriété avancé .  Ce soir là ; je compris ce que ça mère sous-entendait quand elle m'avait dit: André noir et blanc .  L'abus de la boisson changeait complètement sa personnalité .  Plus tard , je réalisai qu'il adoptait le comportement des hommes avec qui il s'enivrait .  Des gueulards : il gueulait . Des batailleurs : il cherchait la bataille . Des pleurnichards : il pleurnichait .  Des gais lurons :  il était rigolo .  Cette année là ... je réalisai qu'il avait un sérieux problème de consommation .  Comme la majorité des alcooliques ; il était immature , irresponsable ; ce qui expliquait sa condition de vie précaire .  

Un autre soir ; il me fit découvrir un autre aspect de son caractère .  Il venait d'arriver et à propos d'une bagatelle ; une toute petite contrariété , il partit ; sans un au revoir .  Je ne fis rien pour le retenir ...  bye-bye mon cow-boy !!!  à peine arrivé où il résidait ; il me téléphona pour s'excuser .  Il dut constater que ce genre d'attitude n'avait aucune prise sur moi .  Il ne le refit plus jamais .

Les Parachuk étaient des gens sympathiques ; mais quelle famille !!! Mme Parachuk était une bonne personne , un peu trop parlante .  Elle vivait accrochée au téléphone .  C'est de ce temps là que je pris cet appareil en aversion . Le petit Steve sur la hanche , et se faisait aller les mâchoires .  Peu importe l'heure où j'arrivais , c'est ainsi que je la retrouvais .  Le logement était un vrai foutoir . L'armoire de cuisine et même la table étaient encombrés .  La vaisselle se lavait quand il y en avait plus dans les armoires . Les premiers jours , j'avais dédain de m'attabler pour les repas ; je finis par m'y faire . On gavait le bébé jusqu'à ce qu'il vomit .  Ça m'en donnait la nausée . 

M Parachuk s'était le bon gars . Toujours d'humeur égale , il arrivait de son travail , soupait , buvait sa bière et allait se coucher . Rarement un mot plus haut que l'autre .  Quelquefois il ramenait la maisonnée à l'ordre . Fallait vraiment que ça déborde pour qu'il le fit .

L'aînée Louise , était fille-mère .  Un peu bonasse ; elle travaillait dans un bureau d'avocat sur la rue St-Jacques . Elle avait complètement abdiqué son rôle de mère au profit de ses parents . Le fils Raymond faisait sa petite affaire sans faire de vagues .  Étudiant et musicien ; il jouait du piano et de l'accordéon .  Quand il jouait de l'accordéon , Ti-Loup hurlait  à m'en casser les oreilles . La cadette Johanne , belle grosse fille boulotte aux formes voluptueuses , menait sa vie rondement .  Secrète ; déterminée ; les parents n'avaient pas d'autres choix que de la regarder aller .

Les animaux me causèrent quelques problèmes .  Sexy devait avoir adopté le lit que j'occupais .  Je l'y retrouvai souvent couché et la nuit je m'éveillais avec sa pesanteur sur mes jambes .  Il était plus gros que Ti-Loup .  J'eus du mal à le dompter .  Il vint souvent à ma rencontre lors de mon retour du collège .   Il se roulait à mes pieds et m'empêchait d'avancer . Je craignis souvent qu'il me fit tombée . Ti-Loup était un tout petit chien sournois .  Il se trouva plusieurs fois en dessous de mon lit et quand je m'assoyais sur le bord du lit , il me mordit au talon d'Achille . Ces animaux étaient plein de puces... heureusement les puces ne m'ont jamais attaquée contrairement aux deux filles que j'entendais se lamenter dans leur chambre séparée de la mienne par un rideau .  Surtout Louise qui avait les jambes littéralement dévorées .   

Les matins furent pénibles.  Des jeunes qui n'avaient pas la levée du corps facile . Ouf!  ce fut quelque chose à vivre .  Je n'avais pas de réveille-matin . La dame ouvrait la porte de la chambre et allumait la lumière et je m'empressais de filer à la chambre de bain pour libérer la place . Après je me rendais au collège à pied . Un matin de verglas , je m'étalai sur le trottoir . Les automobilistes me regardaient . Pas un n'osa venir à ma rescousse .  C'est Raymond qui me vit en sortant pour aller à ses cours .  Il me releva et m'accompagna au collège .  Rendu là ; je m'entretins avec la direction et on se chargea de me faire accompagner d'une élève .  Il y eut toujours une élève qui consentit à venir me chercher avant les classes et à me raccompagner après la journée .  Pour l'hiver , je décidai de dîner sur place .  Au second trimestre , je me retrouvai avec une moyenne de 95% ou 97%... je me croyais un génie , jusqu'à ce que je réalise que les autres élèves étaient poches au dernier degré .  

Le temps des Fêtes arriva et je m'enhardis à prendre l'autobus seule jusque chez Gisèle qui habitait près de Malartic .  Mon beau-frère m'attendait pour m'aider à débarquer de l'autobus .  De là ; quelqu'un de la famille vint à ma rencontre pour me mener à la maison familiale .  J'eus toujours de la difficulté avec le premier palier de l'autobus .  Qu'il était haut !!!  Je revins pour la reprise des cours après les Rois .  Ma mère me confectionna ma belle robe rouge que je portai avec fierté .   

(photos prises chez Mme Parachuk , accompagnée de mon ami .)

Le printemps vint et les Parachuk m'avisèrent qu'ils déménageaient le 1er mai .  J'allai visiter leur futur logement situé sur la rue Bourbonnière .  C'était dans l'est et fort loin de mon lieu d'étude .  Une ligne de chemin de fer à quatre voies était tout près du logement .  Je ne les suivis pas .  Gertrude Vaillant m'invita à rester avec eux .  Ils déménageaient de Ville St-Laurent .  Elle avait loué un logement sur la rue St-Denis entre Bélanger et Beaubien .  Elle se trouva au 3ième étage !!!  Très grand escalier extérieur qui conduisait au deuxième étage et un escalier intérieur qui conduisait chez elle .  J'avais déjà un escalier à gravir au collège puisque qu'il était situé au deuxième étage de l'immeuble coin Faillon-St-Hubert .  Pour les sept semaines qui restait à faire au collège , je consentis à emménager avec eux .  Je dus demander un transport , ce qui me fus accordé .  Un pompier avait décroché le contrat auprès du ministère de l'éducation .  Roméo Pharand voyagea 5 personnes handicapées pendant les quatre années que durèrent mes études .  Vers la fin de la troisième année ; il avait engagé un chauffeur de taxi pour faire le travail .  Un matin frisquet du mois de mai , une couche de verglas recouvrait les marches de l'escalier extérieur et je compris que pour l'année suivante il me serait impossible de continuer à demeurer chez Gertrude .  Et , gravir tant de marches dans une journée se trouva être épuisant . C'était de l'exercice !!!

Je finis mon année scolaire avec grand succès et pris la route pour aller passer les deux mois de vacances chez mes parents .  Je pris l'autobus sur la rue St-Hubert .  Je fis le voyage de nuit.  Quand j'arrivais chez mes parents ; je sirotais un  verre d'eau rafraîchissant et adoptais mon siège favori .   

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