Je me raconte XV

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Après le départ de notre exécrable voisine; un tout jeune couple qui avait une petite fille adorable vint s'installer.  Cathie.gif (123280 octets) Cathie me considéra comme sa mère.  Elle me rechercha .  Laissant la porte du logis de ses parents ouverte, elle accourait dès qu'elle m'apercevait. avec_moi.gif (111493 octets)  avec_Andre.gif (104898 octets)  Cathie_Nicole_A.gif (114876 octets)  coquine.gif (100220 octets)  Ma_fifille.gif (101698 octets)  Malade.gif (109330 octets)  Elle craignait par dessus tout la présence des hommes.  Lorsque André, pour l'agacer; lui passait sa canne entre les jambes; elle accourrait vers moi en lui faisant de gros yeux.  Ça lui prit un temps fou à l'amadouer.

Les scènes de ménage étaient fréquentes chez ce jeune couple.  Un soir où ça éclata, j'entendis frapper à ma porte.  J'ouvre et j'aperçois la petite avec son gros coffre à jouets et son oreiller.  Elle semblait me dire:  prend-moi avec toi! Ses parents vinrent la chercher et la rentrèrent avec eux en fermant la porte à clé.  

Ils furent nos voisins durant deux années.  J'eus le plaisir de garder cet enfant de nombreuses fois.  Je l'aurais bien adoptée.  Le couple se disloqua.  La petite fut confiée sous la garde de sa grand-mère qu'elle prénommait Tata (pour Rita); la jeune mère s'étant mise à faire la "gaffe" comme elle disait, c'est à dire de la prostitution. 

Cette jeune femme n'était pas une mauvaise personne.  À l'évidence, elle manquait d'éducation.  Elle était une frondeuse irrévérencieuse.  Elle ne frappait pas quelqu'un; elle tabarnaquait, elle câlissait , elle crissait une claque.  Et je me mis, hélas! voulant m'en moquer; à imiter son langage. Privément bien entendu.  Cependant; à force de le faire je m'aperçus que l'habitude s'installait.  Elle partit; je me corrigeai quoiqu'en ressurgissent des relents quand je perd patience.

Entre temps, notre fils avait vieilli.  Il avait fêté plusieurs anniversaires. a_Hull_1-76.gif (116647 octets)  a_Hull_2-76.gif (106342 octets)  Une année ce fut chez tante marraine à Hull.  Chez nous, anniversaire_78.gif (106510 octets) anniversaire2_78.gif (100091 octets)  anniversaire3_78.gif (83291 octets)  et chez grand-maman avec_grand_mere.gif (62398 octets) soufflons.gif (63478 octets)  et une autre année; encore chez grand-maman.  chez_grand_maman_79.gif (104975 octets)   Nous eûmes un enfant docile.  Une fois, il devait avoir 5 ans, nous reçûmes un appel de la police du métro nous demandant d'aller le chercher.  Il était à la bouche de métro sur la rue Sherbrooke. Un jeune voisin, plus âgé que lui, l'y avait conduit et était parti en courant.  Quand son père le vit; il pleurait à chaudes larmes.

Nous eûmes l'occasion de l'envoyer dans des camps de vacances pendant quelques étés.  Le premier été; quand il nous revint; il était amaigri .  Il avait trouvé la séparation pénible.  Les autres étés furent plus agréables.  Les départs se faisaient plus joyeusement.   camp-vacance.jpg (46864 octets) camp-vacance2.jpg (49442 octets)  camp-vacance-3.jpg (41996 octets)  Avec son gros sac à dos!!! Au retour les amis étaient heureux de le revoir.  Les-amis.jpg (66046 octets)  ( avec André et Steve Barthelotte et Yves Lechasseur; en arrière Michel Lechasseur)

Quelques années plus tard; quand il eut une bonne bicyclette, il fut surpris, lui et un jeune copain, dans le tunnel de l'autoroute Ville-Marie.  Il nous avoua tout ça beaucoup plus tard.  Il nous dit:  "la police nous a fait revirer de bord et elle nous suivait et il y avait un policier qui nous criait plus vite; plus vite!!! J'te dis qu'on pédalait! "

À son avant dernière année du primaire, il eut de la difficulté avec son professeur.  Était-ce parce que c'était la première fois qu'il avait un homme comme professeur?  Ça n'allait pas du tout.  Il prenait l'école à rebours.  Je l'encourageais du mieux que je pouvais,   Devoirs-lecons.jpg (47593 octets)  lui disant que ce n'était que pour une année.  De travailler fort pour ne pas doubler son année sinon il aurait encore le même prof l'année suivante.  Il réussit à passer au travers.   Quand l'école repris en septembre, je le vis revenir tout chamboulé.  Il me dit:  C'est encore monsieur Bouchard qui nous enseigne cette année.  J'étais aussi découragé que lui.  À la première rencontre parents maître,  je me promettais bien de m'y présenter.  Il tombait des clous!!! Un vrai temps d'automne.  André me dit:  je vais y aller seul.  Durant ce temps, je décidai de refaire ma teinture.  Quand j'eus fini; il était vers 9 heures et je me rendis à la fenêtre pour voir si André revenait.  Tout à coup; je le vois venir accompagné d'un homme.  Il me ramenait le professeur à la maison.  Gilles_Bouchard.gif (9077 octets)Cet homme demeurait au vingt et unième étage d'une tour à logements à Longueuil et apparemment il y avait une panne d'électricité et ça ne lui tentait pas de monter chez lui par les escaliers.  Voilà pourquoi mon mari l'avait invité à prendre un café.  Nous n'avions pas une goutte de lait à la maison.  Ça n'était pas dans nos habitudes d'aller quêter chez les voisins.  Alors il but son café noir; comme nous. Nous avons pu faire connaissance; il m'expliqua le comportement de mon fils.  Comportement qu'il n'aimait pas du tout.  C'est qu'il se permettait de se lever et d'aller donner des explications aux autres élèves de sa classe sur les leçons ou les travaux à exécuter.  Il dit:  "il fait mon travail et je n'aime pas ça."  Je répondis que c'était probablement l'ennui qui le faisait agir ainsi; de lui donner quelque chose à faire pendant qu'il donnait plus d'explications aux autres élèves.  Je ne sais pas si cette visite aida.  Je reçus plusieurs notes du prof tout au cours de l'année.  En juin, Stéphane arriva de l'école et nous dit:  "j'ai invité monsieur Bouchard à souper pour demain!" Ah! oui???  J'avais un rendez-vous à une clinique de l'hôpital St Luc justement le lendemain.  Nous savions quand nous rentrions pour le rendez-vous... la sortie se faisait parfois tardivement.  Où trouver le temps de préparer le repas??  Je décidai que ce serait vite fait.  Nous servîmes, une soupe, du jambon avec sauce aux raisins, patates pilées, salade et comme dessert une tarte aux pommes avec un rectangle de fromage dessus. Il en n'est pas mort puisque nous le revîmes quelques autres fois.  Stéphane réussit à compléter son primaire. classe_de_Steph.gif (218953 octets) 

Il s'amusa à se déguiser.  Il commença jeune à pratiquer.  deguisement_3.jpg (39083 octets)  et Grand-dent.gif (86609 octets) d'autres.    au_voleur.gif (85155 octets)   en_fille.gif (129312 octets)  sous-pluie.gif (66286 octets)  Il avait de qui tenir.  

Durant l'hiver 79, on installa un système d'intercom et pendant l'installation mon mari tenta de parler à la voisine du dessus par le trou où passerait les fils.  telephone_arabe.gif (137586 octets)    Ça l'air intelligent!

L'été 79 nous ramena nos séjours devant l'immeuble.  Nous retrouvâmes nos joyeuses soirées entre voisins. Nous pouvions jouir aussi du dehors dans la journée.  Un couple originaire de la République Dominicaine prit la place de notre jeune voisine.  Ces personnes étaient de bons vivants.  Fabian toujours souriant et affable.  Maria était d'une nonchalance!!!  Ce n'était pas la vitesse qui risquait de la tuer celle là.  Tout était lent chez elle; même son élocution.  Ils avaient une petite fille Gabriella.  Une petite noiraude qui m'aimait bien elle aussi. Tout était prétexte à la fête chez ces gens.  Et ces jours là; la colonie dominicaine de Montréal se ramassait là.  Il y avait tellement de monde qu'ils envahissaient le passage et nous ne pouvions plus ni rentrer ni sortir de chez nous.  Cette affluence de monde était pour des événements ponctuels.  L'anniversaire de naissance de l'un ou l'autre et le temps de la Noël.  La Natividad était fêté en grande pompe.  Pour le reste de l'année; c'était plutôt tranquille quoique dans ce logis; l'activité était autant diurne que nocturne.  Ils furent d'agréables voisins.  La barrière de la langue fut un obstacle à des fréquentations soutenues.

Nous eûmes aussi un couple de hongrois comme voisin.  Le monsieur était aveugle suite à un accident de voiture survenu peu de temps après son arrivée au Canada.  Il parlait surtout l'anglais.  Le hongrois était la langue parlée au foyer.  Sa femme parlait seulement hongrois et s'essayait en français.  Elle vint souvent frapper à notre porte pour qu'on serve d'interprète dès qu'elle avait "problème".  Ce fut tout un exercice pour nous!  Elle me demanda si je voulais lui enseigner quelques rudiments de français.  Moi; bonne âme, je consentis.  Je ne savais pas dans quoi je venais de m'embarquer.  Elle trouvait toujours quelque chose à critiquer sur ce qu'elle voyait.  Tout était toujours bien mieux en "n'Hongrie".  C'est là que je vis qu'on pouvait sortir un hongrois de la Hongrie mais que c'était plus difficile de sortir la Hongrie du hongrois.  Les progrès dans l'apprentissage de la langue ne furent jamais concluant.  Elle semblait bouchée à l'émeri.

Lorsque nous nous installions pour l'après-midi sur le terrain devant notre logis; les voisins ou de simples passants venaient nous jaser.  Nous ne devions pas être trop repoussants; dès qu'on nous voyait;  ils arrivaient.  Les employés de la maintenance ; le garde de sécurité s'arrêtaient quelques instants pour bavarder.  Ces moments nous donnaient un genre de vie social que nous n'aurions pas eu autrement. J'avais le sourire et le rire faciles et le garde de sécurité, M. Phyllie, tenait des propos qui me faisait rire aux larmes. Tout un numéro ce monsieur!  Il y avait un concierge qui exagéra un peu.  Quand il ne nous voyait pas dehors; il venait carrément frapper à notre porte et sous prétexte d'un verre d'eau nous tenait des heures à la porte.  Plus placoteux que ça... impossible à trouver. C'est son comportement qui me fit acheter des rideaux plein jour pour mes fenêtres.  Je lui compliquai la vie. Il lui fallut être plus astucieux pour détecter une présence dans le logement. 

XVI

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