Requiescat in Pace

Repose en paix, toi qui fus femme de courage et de persévérance.

Ta vie fut un combat que tu as mené de façon exemplaire. Tu as vu le jour dans une famille nombreuse où tu as appris a fourbir tes armes.

 La patience, le sens du partage, la compassion t’ont fait accepter de vivre onze années de ta vie maritale en partageant le quotidien de la belle famille.

 Au fil des ans, les enfants s’ajoutaient.

 A l’arrivée du septième, enfin installé dans votre chez toi, l’ingéniosité fut exercé pour arriver à nourrir, vêtir et élever ta marmaille. Les saisons et leurs travaux bien orchestrée, les jours filaient. Le nécessaire était assuré.

 Les épreuves furent le lot de ta vie. Tes enfants occupaient une grande place et c’est par eux que les épreuves vinrent.

                   

  Deux filles handicapées, à qui tu as donné avec amour, tous les soins, de leurs naissances à leur décès, l’une à l’âge 17 ans et l’autre  28 ans.

 Plus tard, une autre fille devint handicapée, à l’âge de 17 ans suite à une polio.

Tu as vécu le deuil de tes trois filles, de ton mari, auxquels s’ajoutent les

 décès tragiques de deux de tes fils.  Tu as donné l’exemple de courage, de force, de résignation,

d’acceptation à ceux qui te côtoyait dans ces périodes de ta vie.

 

 Repose tes doigts qui ont tant travaillé aux tricots, à la couture, à la

 préparation de petits fruits, pour gelée, compotes, confitures et de ceux

 des légumes pour conserves et marinades de toutes sortes. Les étagères

 de la chambre froide étaient bien garnies à la fin de chaque automne.

 

 Repose tes mains qui ont pétri pain et brioches, roulés tartes et biscuits.

 L’odeur embaumait les alentours et était invitante pour ceux qui se

 présentaient au seuil de la porte. Avec joie, tu les accueillais et leur

 offrais à goûter.

 Avec ton grand sens de l’hospitalité, tu débordais de joie pour recevoir

 la parenté. La visite était bienvenue.

 Tu organisais des parties de cartes où le 500 était à l’honneur.

 

 Repose ton cœur généreux.

 Comme le prochain avait de l’importance pour toi, tu savais voir celui

 ou celle qui avait besoin d’aide.

 Tu consentais facilement à rendre service. On ne faisait jamais appel à

 toi en vain.

 Il fallait, peu importe l’importance, que tu apportes secours, aide et

 réconfort.

 

Repose ton cœur de mère.

 

 Tes enfants furent le noyau autour duquel tournait ta vie. Comme la

 plupart des femmes de ta génération, tu vivais pour et par tes enfants.

 Leur ayant beaucoup donné, tu en espérais beaucoup. Tu étais mère

 avec de grandes qualités et des défauts. Tu savais reconnaître tes

 faiblesses, t’en excuser. Tu as toujours fait ton possible avec les moyens

 que tu avais.

 

Repose en paix, où que tu sois.

 

 Ton corps, ton cœur, ton esprit, fatigué, torturé, inquiété, ont déposé les armes.

 Tu laisses le souvenir d’une femme forte, tenace, déterminée et combative.

 

Que ton âme repose.      On t’aime maman.

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